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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 00:28

          Je m'étais promis de tout dire ici. Je veux dire, c'était le but, la raison de l'existence de Blue Sorrow. Mais finalement, je crois que je n'en suis pas capable.

 

          J'avais davantage l'intention de parler du passé. De mon passé. De parler de tout ces fantômes qui me hantes... dans l'idée que peut être en vous ouvrant mes valises, je n'aurais plus à les porter. Jamais.

 

         Mais le présent m'a rattrapé. Ce que je vis actuellement me ronge suffisement pour que je n'ai pas besoin de me replonger dans le gouffre de ma mémoire... Même si, sans aucun doute, tout est lié. Toujours

Et puis, a force de parler du présent, je ne vois plus trop comment je pourrais revenir en arrière. Quelle perche pourrais-je bien tendre pour réussir à parler du passé?Comment ramener sur le tapis toute ces chose qui expliquent(?) mes peurs et mes douleurs ?

 

         Évidemment, il y a aussi la question de la pudeur. Je me suis rendu compte que je commence à avoir un peu honte à l'idée de vous avouer certaines choses. Même à travers cet anonymat qui était censé me protéger. De cette peur. De vos possibles jugements.

Et si, aujourd'hui, j'ai honte pour de si « petites » choses que ces nouveaux traits sanglants qui ont fait leur apparition sur ma peau il y a quelques nuits, comment puis je seulement songer à vous confier mes pires secrets ?

 

          J'ai peur. Peur de retomber encore dans ce cycle sans fin. Peur de retrouver en mes lames chéries cette douceur qui fait tellement défaut a ma vie. Peur que cette nouvelle attaque de mon père ne me fasse replonger dans l'abime sans fond dont je n'ai de cesse d'essayer de sortir.

 

         Des larmes, déjà, n'ont pu être retenues face à cette avocate qui pourtant bien froide et septique d'entrée de jeu, à fini par avoir de la pitié pour moi.


Pitié.

Est ce la tout ce que j'inspire ?

Je hais la pitié.

Je ne veux pas de compassion.

Je ne veux pas qu'on dise de moi « j'aimerais pas être a sa place.

Je regrette le temps où personne ne connaissait mes souffrance.

Où personne ne les voyait.

Où tout le monde m'enviait ma joie de vivre.

Si forte.

Si feinte.

 

         Léonard me manque. Affreusement. Je ne veux plus qu'il me manque. Je veux l'oublier. Je ne veux plus qu'il soit responsable de mes larmes. Je ne veux plus que ces mots qui me font si mal m’atteignent encore. Je ne veux pas que mes lames redevienne mes meilleures amies.

 

        Il m’aura suffit d'une nuit, une seule nuit -triste et douloureuse en révélation-, pour changer d'état d'esprit. Pour que je fasse le choix -impossible- de l'oublier. Mon amour pour lui s'est transformé en haine. Pendant un court instant. Pas avec assez de force. Pas assez longtemps. Il me manque. Malgré le fait que je"elle" lui parle. Presque tout les jours. Je voudrais le haïr. Ça serait tellement plus simple.

 

A quand l'indifférence ?

 

          Depuis ce soir là, une -grande?- part de moi à envie de se venger. Qu'il paye un peu pour la douleur que j'endure. Qu'il paye pour croire que ces mensonges sont vrais. Une autre -si grande...- souhaite, tel un vœux pieu, le récupérer. Absurde.

 

Une croix.

Dans ma chair.

Une de plus.

une croix sur lui ?

 

        Je ne sais plus. Tout se mélange... Est ce pour lui ? A cause de lui ? A cause de mon père ? Est ce que tout est a cause de mon père ?

 

        Je ne veux plus de cicatrice. Je ne veux plus de cette souffrance accumulée. Affichée. Je ne veux plus de ces souvenirs de sang. Je ne veux plus de ces marques de mon passée que je m'inflige moi même. Je ne veux plus me souvenir.

Je ne veux plus lire comme j'ai mal en regardant mon corps. Je ne veux plus voir la haine étalée sur mon ventre. Le mal sur mon bras. Ce cœur tordu sur mon sein. Ces lignes sur ma peau. Ces lettres éparses sur mes cuisses.

Alors pourquoi ? Pourquoi ce besoin de sang, a nouveau ? Pourquoi cette croix que j’abhorre sur ces veines qu'il me serait si aisé de trancher ?

 

         Il me manque. Tellement. Horriblement. Je ne sais même plus de qui je parle. A qui je m'adresse. Je suis perdue. Tout se confond. Toutes les douleurs. Toutes les larmes. Tout est douleur. Et je pleure. Encore.

 

Toujours.

 

        Je hais ces grosses goutes salées qui coulent de mes yeux. Je hais ces petites larmes rouges au goût métallique qui suinte de mon bras. A quoi bon ? Le sang appelle le sang. La douleur appel la douleur.

 

Je ne peux qu'attendre la délivrance que je n'ai jamais su m'offrir.

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