Il me manque. Peut être un peu moins que ce à quoi je m'attendais. Peut être que je me suis fait une raison plus vite que je ne le pensais, mais n’empêche, il me manque. Peut être finalement est-ce juste parce que à mon habitude, je me débrouille pour me remplir l'esprit, que je fais tout pour penser à autre chose. Mais au final, ça ne change rien, j'ai beau faire l'autruche, essayer que ma vie soit aussi rempli qu'une fourmilière, il y a toujours un moment ou je n'arrive plus à faire semblant, ou tout reviens avec la même force qu'avant, si ce n'est plus fort.
Je n’atténue pas la douleur, je fais comme si elle n'existait pas. Je l'ignore jusqu'à ce que je sois exsangue, que je ne puisse plus rien. D'espoir, je n'en ai plus. A quoi bon ?
Aujourd'hui, ce soir, j'ai presque réussi à être heureuse. Presque. J'ai revue Pamplemouss' après deux ans d'absence. Mais comme d'habitude je n'étais pas à ma place. Trop vieille. Trop triste. Trop apprêtée. Voir même trop coincée. J'ai peur. Peur de la suite. Quand je serais de nouveau à Caen. Seule. Encore et toujours seule. Y aura-t-il assez de livres, de séries, de palliatifs a ma douleur ?
J'ai rêvé de toi cette nuit. Je pense à toi. Des que mon cerveau arrête de se focaliser sur une seule et unique donnée, je pense à toi.
Et toi, t'arrive-t-il encore de penser à moi ?
