J'ai peur. Je flippe même grave. Sans parler des larmes qui coulent, encore. Encore. Je devrais pas être dans cet état. Pas là. Pas maintenant. Je devrais être bien. Bon peut être pas « bien » non plus mais au moins pas anéantie et flippé comme je le suis. Réussir à juguler une première crise d'angoisse cette nuit, si c'est pour sombrer maintenant, c'est ridicule.
Pourquoi, pourquoi faut il que je pense à ça ? Pourquoi a-t-il fallu que j'ai cette conversation avec S. ? Pourquoi parler d'avenir ? Pourquoi parler du fait que cette licence ne donnera pas de boulot ? Pourquoi ?
Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie ? A quoi ça sert ? Moi qui était contente d'avoir finalement pu passer en L2 (bon AJAC et sans bourse, mais en L2 quand même) je me demande bien à quoi ça sert ? Tout ce fric dépensé, tout ce fric perdu... pour rien au final Je ferais jamais rien. Je ne réussirais jamais rien. Je ne suis pas assez douée. Je ne suis pas assez minutieuse. Pas assez motivée. Pas assez tout pour réussir à réaliser quoi que ce soit. Alors mes rêves....
J'en ai tellement marre. Avancer sans but c'est trop dur, mais quel but je pourrais bien avoir ?
Quel sens donner à ma vie ?
A quoi bon ?
A quoi bon lutter quand je sais que ça ne servira jamais à rien. Je fais des études, juste pour faire quelque chose. Pour avoir une pseudo raison de me lever le matin. Je crois... je crois que pendant un moment j'ai vraiment cru que tout ça pourrait mener à quelque chose... Mais c'est pas la peine de se voiler la face. Moi comédienne ? Moi metteur en scène ? Écrivaine ? Critique littéraire ? Laisser moi rire. Au mieux je finirais ouvreuse de théâtre. Et encore.
Oh si seulement vous saviez a quel point je n'en peux plus.
A quel point je voudrais réussir à changer.
A quel point tout ça me terrifie.
J'ai mal. Tellement mal.
Je suis désolée.
Je n'en peux plus de lutter contre moi même.
Même ça. Écrire ici. Ça ne sert à rien. J'avais vraiment cru que ça me ferait du bien, mais au final j'en suis toujours au même point. Dialogues sans fin avec moi même.
Et je suis lâche. Tellement lâche. Ni capable de me battre pour vivre, ni capable de renier mon envie de vivre pour crever une bonne fois pour toute.
Ça fait longtemps que je n'avais pas pleurer comme ça. Écran de larme. peau brulante. respiration saccadée. Je me sens petite fille avec de gros sanglots bruyants. Et je ne peux plus m’arrêter. C'est comme ça depuis une heure déjà. Est ce parce que je suis toute seule ? Que je n'ai pas de masque à porter ? Finies les larmes silencieuses qui s'échappent, invisible ou presque du coins de mes yeux. Discrete. Digne. Retenue. Adulte ? Bonjour la gamine repliée sur elle même, qui se balance d'avant en arrière, et qui hoquette, sanglote et gémie, les yeux rouges et la morve au nez.
Je voudrais juste que quelqu'un me prenne dans ses bras et me dise « c'est finit, tout va s'arranger » en me berçant doucement. Je sais que c'est un mensonge. Je sais que rien n'est finit. Que rien ne va s'arranger. Que si je regarde dans le miroir j'y verrais toujours le même reflet que je déteste tant. Moi. Juste moi. Pareille à moi même. Je me dégoute.
Et ces envies de lames. Une fois. Juste une goutte. Une dernière fois. LA dernière fois. Exorciser cette haine. Ce dégout. Ce mal qui me ronge. M'échapper de moi même. M'enfuir loin de cette prison qu'est mon corps. Je voudrais juste...
Désolée...
Je crois que finalement, j'avais présumé de mes forces.
C'est beaucoup trop dur.
je n'en peux plus.
J'abandonne...
